Déclaration de l’Union pour la Reconstruction Communiste – URC
Organisation issue de la fusion, le 1er novembre 2024, de l’ANC (Association Nationale des Communistes et du RC (Rassemblement Communiste)
urc@communistesdefrance.fr
11 décembre 2024
Depuis la fuite du président syrien Bachar Al-Assad, les déclarations de représentants politiques français de droite et d’extrême-droite comme de « gauche » se multiplient pour se féliciter de la « libération » du peuple syrien. Sommes-nous vraiment en présence d’une libération dont les peuples du monde pourraient se féliciter du fait des lendemains meilleurs qu’elle annoncerait pour le peuple syrien ? Ne sommes-nous pas au contraire en présence d’un nouveau roman masquant l’essentiel de la réalité comme le furent hier ceux sur la « libération » du peuple irakien ou du peuple libyen ?
Les communistes pour leur part s’en tiennent aux faits, à leur contextualisation et aux leçons de l’histoire.
Les faits
Les faits, ce sont d’abord la nature des pseudo libérateurs. Le principal acteur de cette pseudo libération est le groupe « Hay’at Tahrir al-Sham » [Organisation de Libération du Levant], dont la composante principale [l’ex-Front Al-Nosra] était affiliée à l’organisation tristement célèbre pour sa barbarie Al-Qaïda. Le second est l’Armée Nationale Syrienne se réclamant également du « djihadisme » et parrainé par le gouvernement turc. Avec de tels « libérateurs », le peuple syrien ne peut s’attendre à aucun lendemain meilleur.
Les faits, ce sont aussi l’annonce par le gouvernement états-unien de son intention de maintenir son occupation militaire illégale d’une partie du territoire syrien, là où l’on produit le pétrole et le blé utile pour le peuple syrien pris en otage, et l’entrée des troupes israélienne en Syrie dont elle occupait déjà illégalement le plateau du Golan et l’annexion par celles-ci d’une partie du territoire syrien au mépris du droit international, tout comme le contrôle de plusieurs régions par l’armée turque et/ou ses supplétifs locaux.
La « libération » que toute la classe politique et nos médias saluent n’est en fait qu’une balkanisation et un éclatement chaotique de la nation syrienne. Les faits enfin, ce sont les premières exécutions publiques, visant non seulement les partisans de l’ancien régime mais les scientifiques, et même les érudits musulmans anti-terroristes, que nos médias saluant la « libération » se gardent bien de nous montrer.
La contextualisation
La contextualisation de ces faits, c’est le rappel que notre monde est engagé de l’Ukraine au Sahel, des Amériques à la mer de Chine, etc., dans une lutte féroce entre l’hégémonisme états-unien et ses alliés occidentaux d’une part et de nombreux pays et nations refusant cette domination et aspirant à un monde multipolaire. La contextualisation, c’est aussi le rappel de l’évolution de la guerre en Ukraine qui rend nécessaire pour l’alliance occidentale de contraindre la Russie de se battre sur plusieurs fronts pour éparpiller ses forces.
La contextualisation, c’est également de rappeler les agressions militaires meurtrières depuis 2011 et le blocus économique meurtrier imposé au peuple syrien par l’impérialisme états-unien ainsi que le pillage de son pétrole dans les zones dites « libérées ». Comme pour 40 autres pays sur la planète, les Etats-Unis ont imposé à ce pays des « sanctions » qui n’ont qu’un résultat : affamer le peuple et détruire ses services de santé et d’éducation.
La contextualisation, c’est enfin et surtoutla résistance du peuple palestinien qui depuis un an fait face au premier génocide télévisé de l’histoire de l’humanité dans une impunité totale de l’Etat génocidaire sioniste. Cette résistance acharnée a conduit l’Etat sioniste à agresser le Liban et à y mener une guerre totale pendant deux mois. L’impossibilité à atteindre le but principal de guerre, la destruction du Hezbollah, a conduit à un changement de tactique des sionistes et de leurs alliés et à la décision de s’attaquer à la Syrie qui était la base arrière du soutien à la résistance palestinienne et libanaise dans la région.
Les leçons de l’histoire
Les leçons de l’histoire, ce sont les bilans des « libérations » antérieures promues directement par une intervention armée impérialiste occidentale ou soutenues indirectement et applaudies par les mêmes forces politiques et médiatiques que celles qui parlent de « libération syrienne » : Le Soudan éclaté et en guerre, la Libye tout autant atomisée et lieu d’affrontements de plusieurs puissances étrangères, l’Irak durablement exsangue par l’ampleur de l’hécatombe humaine et des destructions des infrastructures, etc. Telles sont les « libérations » dans l’aire arabe comme ailleurs dans le monde qui accompagnent les intérêts prédateurs des impérialistes.
Faits, contextualisation et leçons de l’histoire permettent dès lors de caractériser les événements tragiques qui se déroulent en Syrie. Loin d’être une « libération », ce drame du peuple syrien est d’abord l’œuvre des Etats-Unis, d’Israël et de la Turquie qui ont tous les trois intérêts à la balkanisation de la Syrie, au renforcement de l’Etat sioniste comme gérant local des intérêts du système impérialiste, à l’affaiblissement de l’Iran en attendant de pouvoir la balkaniser à son tour, à l’isolement de la résistance et du peuple palestinien comme condition du projet de leur anéantissement. Ces différents objectifs sont des outils pour le contrôle de cette région stratégique du fait de sa situation géographique [à l’intersection de trois continents] et de ses richesses pétro-gazières d’une part et pour affaiblir le projet de monde multipolaire porté par des pays aussi divers que la Chine, la Russie, l’Inde ou le Venezuela.
la réalité syrienne actuelle est loin d’être une « libération »
Loin d’être une « libération », la réalité syrienne actuelle est un coup sévère d’abord pour le peuple syrien, ensuite pour les peuples palestinien et libanais et enfin pour les forces progressistes et anti-impérialistes du monde entier.
C’est pourquoi nous, communistes, assurons notre solidarité à toutes les forces politiques qui se mobiliseront pour préserver l’intégrité territoriale de la Syrie. Le Parti communiste syrien, conscient des dangers de balkanisation et de ses effets pour son peuple comme pour l’ensemble de la région, s’est déjà fixé cet objectif dans son communiqué du 9 décembre. C’est pourquoi également nous continuerons à mobiliser toutes nos forces en soutien à la résistance palestinienne qui reste intrépide et exemplaire.
Rien n’est jamais acquis par avance, l’histoire, c’est une suite d’avancées et de reculs, de victoires et de défaites qui permettent aux peuples de faire leur expérience et de préparer le chemin de leur victoire. « La nuit n’est jamais aussi noire qu’avant l’aube »
La lutte continue, les peuples du monde relèveront le défi !
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