Sur les répressions en Turquie

Publié le mercredi 26 mars 2025

Communiqué de l’URC – le 26 mars 2025

L’Union pour la Reconstruction Communiste (URC) est issue de la fusion, en novembre 2024,de l’ANC (Association Nationale des Communistes) et du RC (Rassemblement Communiste).

Suite à l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu, ainsi que de nombreux militants de son parti, le Parti républicain du peuple (CHP) de centre-gauche, une vague de protestations a traversé pratiquement toute la Turquie. Elles rassemblent non seulement les partisans du CHP, mais tous les opposants qui vont des communistes aux islamistes ayant rompu avec le président Erdoğan en passant par les représentants de la minorité kurde. Plusieurs milliers de manifestants ont été mis sous les verrous des sordides prisons turques, mais également des dirigeants de plusieurs partis politiques qui ont été arrêtés à leur domicile, en particulier des camarades du Parti communiste de Turquie.

Même si les arrestations du maire d’Istanbul et de beaucoup de ses adjoints ont été menées sous prétexte de lutte contre la corruption, l’opinion turque n’est pas dupe et sait que ces décisions visent en fait à empêcher la probable victoire de l’opposition lors des prochaines élections.

En effet, la Turquie se trouve plongée dans une situation d’inflation galopante à deux chiffres provoquée en grande partie par les politiques hasardeuses de « grande puissance » menées depuis plus d’une dizaine d’années par le président Erdoğan envers les pays voisins, Syrie, Irak, Chypre, Grèce, Arménie, avec un tangage permanent entre OTAN, UE et BRICS.

Ces ambitions de puissance, tout en coûtant cher au pays, ont contribué à ruiner les marchés des pays voisins et à faire affluer vers la Turquie des masses de réfugiés. Et ce ne sont pas les déclarations fermes d’Erdoğan envers la politique génocidaire menée par Tel Aviv qui changeront l’évolution de l’opinion publique turque qui constate que le commerce entre la Turquie et l’entité sioniste a augmenté depuis octobre 2023 et que le pétrole azeri transitant par la Turquie continue à maintenir à flot l’économie d’« Israël ».

Il ne restait donc plus à l’apprenti sultan d’Ankara que de sévir contre toute l’opposition au sein de laquelle les communistes de diverses organisations qui, bien que minoritaires, jouent un rôle notable d’aiguillon.

Notre organisation ne peut qu’être solidaire des victimes des répressions visant le Parti communiste de Turquie ainsi que toutes les organisations d’opposition turques et nous souhaitons la restauration des droits démocratiques du peuple de Turquie qui a déjà assez souffert des choix politiques erratiques faits au nom d’une grandeur souhaitée et d’une puissance sans doute surestimée et somme toute nuisible à la paix de la région ouest-asiatique et du monde.

Vous pouvez télécharger notre déclaration : Sur les répressions en Turquie