Le discours irresponsable d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine est un pas de plus vers la guerre mondiale. Le président agit au profit des monopoles capitalistes et des entreprises d’armement en particulier. Nous appelons l’ensemble du peuple, les organisations progressistes à se rassembler pour refuser cette escalade guerrière.
La France en première ligne pour faire la guerre ?
La phrase de Macron sur l’envoi des troupes en Ukraine a tout de suite été tempérée par les autres pays européens et les pays de l’OTAN. Mais si Macron a pu paraitre ridicule et isolé sur la scène internationale, il pose des bases pour pousser l’OTAN et l’UE vers une guerre généralisée. Ainsi, au lendemain de son discours, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur déclare que l’UE doit quadrupler la production de munitions et que nous devons « passer à une économie de guerre ». Ursula Von der Leyen, présidente de la commission européenne, a appelé les États membres de l’UE à se préparer à la guerre. Ce n’est pas un hasard si la France impérialiste pousse à la guerre. Alors que la France perd de l’influence en Afrique et est contestée de toutes parts, la guerre est une nécessité vitale pour les profits des entreprises d’armement et l’influence française.
La France : l’un de plus grands exportateurs d’armes
Le commerce des armes est une formidable manière pour les grandes entreprises impérialistes d’accumuler du capital en profitant de la mort et de la destruction. C’est aussi un outil permettant de contrôler ou maintenir le contrôle sur certaines régions du monde.
La France est le 3ème exportateur d’armes derrière les USA et la Russie. Son industrie de défense génère 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Le marché de l’armement français peut de moins en moins compter sur son marché intérieur et doit s’exporter pour développer ses profits. La part des exportations sur la production totale d’armement est passée de 8% en 1960 à 30% en 2021. Le conflit en Ukraine est perçu par les nations exportatrices d’armement comme un moyen d’écouler d’anciens stocks de munitions et créer une nouvelle demande sur le marché intérieur, européen et mondial afin de les reconstituer. Le ministre des armées Sébastien Lecornu se réjouissait ainsi que les « prises de commande d’armement en 2022 ont atteint un niveau historique avec près de 27 milliards d’euros ». Le solde commercial du marché des matériels de guerre est ainsi en augmentation régulière depuis dix ans pour atteindre 10,2 milliards d’euros en 2021.
Le positionnement du Président Macron comme premier va-t’en guerre n’est pas un hasard. Alors que le congrès américain a bloqué une aide militaire de 106 milliards de dollars pour l’Ukraine et Israël, il s’agit pour le président français de coiffer la concurrence. La France souhaite grappiller des parts de marché en Ukraine pour satisfaire l’appétit des vendeurs d’arme. Quitte à risquer une extension mondiale du conflit…
Combien de civils tués avec des armes françaises ?
De nombreux médias, mais aussi de politiques soi-disant « humanistes » comme Raphaël Glucksman ou encore plus récemment le NPA font le service après-vente de l’Elysée. Ils présentent le soutien militaire à l’Ukraine comme une nécessité. Ils taisent dans le même temps les nombreux crimes perpétrés sur les civils de Donetsk ou de Belgorod avec des obus de 155 mm produits par les pays de l’OTAN. Selon eux, il n’y a que les morts ukrainiens qui devraient susciter l’émotion et la colère. Nous refusons cette hiérarchisation des morts, autant que nous refusons que des Russes soient tués avec des bombes françaises. D’autant que les bombardements sur les civils sont quotidiens. A titre d’exemple, un bombardement sur Donetsk a fait 27 morts civils le 21 janvier dernier. Cette propagande guerrière a déjà intoxiqué une partie de notre population y compris des mercenaires français, partis en Ukraine se faire trouer la peau au service d’un régime fascisant et de son commanditaire états-unien.
La France a fourni à l’Ukraine une aide militaire d’une valeur totale de 1,7 milliards d’euros en 2022 et de 2,1 milliards d’euros en 2023. En 2024, après le récent accord franco-ukrainien, ce sera 3 milliards d’euros supplémentaires ! Alors qu’il y a urgence en France pour l’Hôpital publique et notre système de santé en général, que des millions de familles sont mal-logées, que la sous-alimentation se développe face aux coûts des produits alimentaires, etc.. ;
Non, cette guerre n’est pas la nôtre.
Rappelons que le conflit russo-ukrainien ne date pas de février 2022 mais de février 2014. Il a débuté après le coup d’Etat qui a renversé le Président urkrainien Lanoukovitch (accusé d’avoir refusé l’accord d’association avec l’Union européenne) et l’arrivée au pouvoir de nationalistes russophobes (ce qui était une provocation dans un pays où vivaient plus de 30% de russes ou ukrainiens russophones, d’où les volontés autonomistes de ceux-ci). Rappelons le sort qui a été réservé à ceux qui s’opposaient à cette pseudo-révolution où les groupes fascistes tenaient le haut du pavé. Ainsi le 2 mai 2014, ce sont 42 personnes qui ont été tuées à Odessa, dans la maison des syndicats, par des groupes fascistes se réclamant du nouveau pouvoir ukrainien. Les tortures, viols, meurtres par le pouvoir de Kiev et ses groupes fascistes, envers des citoyens qualifiés de « pro-russes » sont documentés par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA). Pendant 8 ans, de 2014 à 2022, la Russie n’est pas intervenue face à l’appel à l’aide formulé par les russophones du Donbass ukrainien qui se faisaient bombarder (14 000 morts tout de même). La Russie a cherché à promouvoir une sortie de crise par les accords Minsk I et II, à l’époque validés par l’Allemagne et la France. Ces accords prévoyaient une autonomie locale à l’Est de l’Ukraine…. accords sabotés par le gouvernement ukrainien sous la pression américaine. L’agressivité anti-russe [visible aussi par l’extension de l’OTAN vers la Russie depuis 30 ans] ne pouvait finir que par susciter une riposte de la part de la Russie. On ne peut plaindre les conséquences qu’en cherchant les causes d’un problème.
La paix est possible !
Le chemin vers la paix exige d’abord de refuser l’escalade guerrière de nos dirigeants. Il exige aussi d’avoir le courage de nous opposer à une propagande guerrière cachée derrière un discours humaniste. Il n’y aura pas de paix juste dans la négation du réel et sans prendre en compte les intérêts des 2 parties en conflit, et notamment la partie russe. Dans tous les cas, la paix ne sera possible que grâce à la mobilisation du peuple.
Disons STOP à l’escalade guerrière macroniste !
RASSEMBLEMENT COMMUNISTE
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