Depuis lundi, des révoltes ont éclatées en Kanaky (« Nouvelle-Calédonie » selon l’appellation coloniale) contre la loi portant sur le dégel du corps électoral, loi adoptée dans la nuit du 14 au 15 mai par l’Assemblée Nationale. Cela a clairement pour objectif de mettre fin au processus de décolonisation imposé par les accords de Nouméa de 1998.
Contre le projet de réforme électoral
La stratégie est ancienne : empêcher toute possibilité légale d’une future indépendance en augmentant le poids électoral des colons européens face aux populations autochtones Kanak. Cela est imposé contre l’avis des autorités locales de Kanaky, dont le Congrès vient d’adopter une résolution demandant le retrait du projet de loi, et en violation total du droit international (Pour rappel, l’ONU a placé la Nouvelle-Calédonie sur la liste des « territoires non-autonomes » à décoloniser).
Comble de l’hypocrisie, alors que la France veut élargir le droit de vote aux français « expatriés » depuis peu en Kanaky, pendant ce temps, des centaines de milliers de résidents étrangers qui vivent et travaillent en France depuis 50 ans n’ont toujours pas le droit de vote !
Mais le pouvoir colonial est prêt à toutes les manœuvres afin de garder le contrôle de ce territoire, grande réserve de nickel, et qui joue aussi un rôle stratégique important dans le déploiement militaire français en Indopacifique (zone qui fait de la France la 2ème puissance maritime au monde, rappelait Macron dans son discours de Sydney du 2 mai 2018).
La France a mis le feu aux poudres en 2021, en refusant de reporter (en pleine pandémie de Covid-19) le troisième et dernier référendum portant sur l’indépendance. Ce passage en force entraine ce qui était à prévoir, à savoir une révolte inédite depuis 40 ans.
Le peuple Kanak : 171 ans de lutte pour l’autodétermination et la justice sociale
La nation Kanak, spoliée de ses terres et ressources naturelles, niée dans son droit à l’autodétermination, est maintenue dans la pauvreté, la précarité et l’humiliation depuis maintenant 171 ans. Elle a donc fait le choix de dire NON au processus de recolonisation en prenant la rue. En retour, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et réprime dans le sang les soulèvements en cours en envoyant l’armée.
Le Rassemblement Communiste est aux côtés du peuple Kanak dans leur lutte pour leur autodétermination et leur indépendance. Engageons des actions de solidarité ici en France contre le dégel du corps électoral et la répression coloniale, et en soutien au mouvement actuel en Kanaky.
Solidarité avec le peuple Kanak mobilisé !
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Visionnez l’épisode « Révoltes en Kanaky – Le Monde vu d’en Bas – n°132 » .