Union pour la reconstruction communiste (URC)
Organisation issue de la fusion, le 1er novembre 2024, de l’ANC (Association Nationale des Communistes et du RC (Rassemblement Communiste)
Aujourd’hui, selon les chiffres officiels, dans le monde, 70% des femmes sont victimes de violences au cours de leur vie. Mais que signifie la « violence » ? Certains féministes font du féminisme une lutte essentialiste contre le patriarcat, hors contexte de lutte de classe. L’homme, à leurs yeux, n’est qu’un violeur en puissance et leur objectif vise à prendre leur place pour exercer le pouvoir. Les considérations pour les femmes travailleuses dont le combat de chaque jour est de vivre, voire de survivre, sont secondaires dans leur discours. Ce féminisme-là est un féminisme bourgeois.
Mais qu’en est-il de la réalité des violences subies par les femmes ?
Certes, une partie sont des violences sexistes et sexuelles qui doivent être implacablement combattues. Mais la violence faite aux femmes, c’est aussi leur plus grande précarité face au rouleau compresseur de la bourgeoisie : premières licenciées, précarité démultipliée, difficultés à s’organiser comme parents isolés. Bien loin des salons dorés des féministes bourgeoises, la priorité des femmes du peuple est de réussir à nourrir leurs enfants jusqu’à la fin du mois, de se battre pour un logement décent pour leur famille, de s’organiser pour réussir à lier travail et vie familiale ! Ces femmes souffrent souvent dans leurs corps des travaux pénibles à horaires décalés, auxquels viennent se greffer les heures de travail ménager qui leur incombent majoritairement. De plus, la crise économique de la société capitaliste entraîne un déclassement des femmes des classes moyennes dont les conditions de vie glissent vers les conditions de vie des femmes se situant au bas de l’échelle sociale.
Le capitalisme entend aussi tenir les femmes, leur imposant jusqu’aux tenues vestimentaires légales comme l’illustrent les faux débats concernant le foulard ou les crop-tops. La division a toujours été et reste une des armes utilisées par le capitalisme : ainsi, à la division entre les hommes et les femmes, s’ajoute ici celle entre les femmes elles-mêmes en voulant substituer à la guerre de classe, une guerre culturelle totalement fabriquée par l’idéologie capitaliste.
Dans notre société capitaliste patriarcale, le paroxysme de l’exploitation est atteint avec des femmes contraintes de se jeter dans la prostitution pour survivre. L’espérance de vie moyenne d’une prostituée est aujourd’hui de 40 ans : elles sont condamnées à une vie de misère fondée sur l’exploitation sexuelle, reléguée à un statut d’infériorité sociale. L’UE, dans un texte récent, sous le motif de lutte contre la prostitution, propose aux Etats membres de lutter contre la « misère » ! Qui peut y croire ? Concrètement, l’UE en appelle surtout, en réalité, au « soutien et à la coopération de la police et autres services répressifs », y compris en instrumentalisant les services sociaux et médicaux. C’est placer ces femmes dans une prison physique et psychologique en les astreignant à un contrôle permanent, sans toucher à la réalité de la société capitaliste qui les a poussées dans cette situation.
A l’occasion de cette journée de lutte contre les violences faites aux femmes, nous exprimons aussi notre solidarité totale avec les femmes palestiniennes qui subissent les affres d’un génocide passé sous silence, d’une brutalité indicible. Nous rendons hommage à nos camarades qui croupissent dans les geôles de l’Etat colonial sioniste et qui subissent toutes sortes de tortures physiques et psychiques qui nous rappellent les plus sombres moments de l’humanité. Nous alertons également sur le sort de notre camarade Khalida Jarrar, dirigeante féministe et du FPLP, députée au Conseil législatif palestinien et ex-représentante de la Palestine à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe : elle croupit depuis plus de 100 jours (atteints le 20 novembre), à l’isolement, dans une cellule minuscule et aveugle de la prison de Neve Tirza, où même l’œil de Juda sur la porte, qui aurait pu lui permettre de prendre une petite respiration, a été scellé. Elle a réussi à faire sortir un petit papier où elle dit : » Je suffoque dans ma cellule, attendant que les heures passent, espérant trouver quelques particules d’oxygène pour respirer et rester en vie »
La riposte collective permet d’arracher des victoires
La bourgeoisie pense affronter des femmes affaiblies par leur combat quotidien pour la survie matérielle mais la surexploitation qu’elles subissent les amènent justement à relever la tête pour mener des luttes exemplaires, comme les femmes de ménage de l’hôtel Ibis Batignolles, avec Rachel Kéké ou la lutte des Vertbaudet qui ont tenu dehors 84 jours sur le piquet de grève pour obtenir des augmentations de salaires alors qu’elles étaient auparavant condamnées au smic tout au long de leur carrière !
La lutte contre les violences faites aux femmes est une lutte contre le capitalisme. Se battre pour l’égalité homme-femme, c’est fragiliser le capitalisme car c’est lutter pour l’égalité sur des bases sociales et économiques, en refusant d’opposer les intérêts des hommes et des femmes. Refusons cette division et battons-nous pour une société socialiste dégagée de l’emprise de classe, seule gage de l’égalité réelle entre tous.
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Télécharger notre déclaration « Le 25 novembre, battons-nous contre les violences faites aux femmes. En imposant un féminisme de classe » ici :